ZOOM SUR LE BILAN COMPTABLE DES SOCIETES
  • 28 décembre 2018
  • journaldunet
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Élément incontournable de la comptabilité d’une entreprise, le bilan comptable
peut apparaître comme difficile d’accès pour les non-initiés.

Pourtant, il regorge d’informations capitales sur la santé financière d’une structure, comme le chiffre d’affaires d’une entreprise. Ce document détermine la situation patrimoniale d’une société à un moment donné et doit donc impérativement être étudié en complément d’autres éléments et indicateurs comptables complémentaires afin d’évaluer la valeur d’une entreprise de façon pertinente.

Mais qu’est-ce qu’un bilan comptable ? Quel lien peut-on établir entre ce document et la santé d’une entreprise ? Pourquoi le consulter et comment l’obtenir ? Enfin quelle est la réglementation en vigueur le concernant ?

Qu’est-ce qu’un bilan comptable ?

Le bilan comptable détaillé est un document comptable très important au niveau fiscal puisqu’il représente l’état du patrimoine d’une société à un instant T, généralement à la clôture de son exercice. Il s’agit d’un tableau qui expose le détail des comptes de l’entreprise sous forme de deux colonnes : l’actif (qui se trouve à gauche) et le passif (qui se trouve à droite). L’actif liste les biens et les créances que l’entreprise possède et le passif liste l’ensemble des créanciers et ayants droit dont l’entreprise a besoin pour financer son activité (comme les associés, les fournisseurs, les banques, etc).

En renseignant sur ce que l’entreprise possède et ce qu’elle doit, le bilan comptable est un parfait indicateur de la valeur financièrede la structure concernée. Outre le fait de permettre au gérant et aux actionnaires d’avoir une vision globale de la santé financière de leur entreprise, il s’avère fort utile en cas de fusion ou de cession d’entreprise par exemple. Néanmoins, pour avoir une vision complète des finances d’une entreprise, il est préférable d’associer le bilan comptable à un plan de trésorerie et au compte de résultat.

Tous les gérants ont l’obligation de dresser un bilan, au minimum une fois par an, afin de le faire parvenir au centre des impôts. Ce document comptable servira en outre de base à la réalisation du bilan fonctionnel et du bilan financier de l’entreprise.

Comprendre le bilan d’entreprise

Bien que la comptabilité soit une discipline technique, généralement mise entre les mains de spécialistes, lire le bilan comptable d’une société est à la portée de tous. Il suffit d’avoir un peu de bon sens, de disposer d’indications pertinentes pour le faire et d’avoir bien assimilé les notions de base suivantes :

  • l’actif d’une entreprise est composé de tout ce qu’elle possède,
  • le passif d’une entreprise est composé de tout ce qu’elle doit,
  • la partie « N » représente la période étudiée, c’est l’exercice comptable (qui correspond généralement à une année soit 12 mois mais qui peut être plus court, à savoir 6 ou 8 mois par exemple),
  • la partie « N-1 » représente l’exercice de la période précédente.

Il faut par ailleurs garder en tête que l’actif et le passif d’un bilan d’entreprise doivent toujours être égaux afin que celui-ci reste équilibré. A cette fin, tous les montants inscrits en actif trouveront leurs équivalents en passif et vice-versa.

Etablir un lien entre la santé d’une entreprise et son bilan

Essayer d’analyser les données numériques de documents comptables sans trop en comprendre la signification ne sert pas à grand chose. Pour obtenir des résultats pertinents concernant la valeur d’une entreprise, il est nécessaire de savoir bien lire entre les lignes d’un bilan tout comme d’un compte de résultat. Vous obtiendrez ainsi de précieux indicateurs en repérant les chiffres clés qui y figurent. A cette fin, il conviendra notamment de déterminer :

  • les capitaux propres de l’entreprise qui figurent en haut du bilan dans le passif,
  • le fonds de roulement : en comparant l’actif circulant avec les dettes circulantes et l’actif immobilité et les dettes financières,
  • la marge brute : chiffre d’affaires d’une entreprise – achats directs,
  • l’EBE : cash brut obtenu par une société durant une période donnée.

Bien que la valeur d’une entreprise puisse se définir en partie par ce qui transparait sur son bilan, il faut bien garder en tête que les données économiques qu’il contient peuvent être difficiles à analyser ou être mal interprétées. C’est ainsi qu’une entreprise qui semble en bonne santé financière pourra en réalité être peu rentable sur le long terme et inversement. C’est pourquoi, pour confirmer ou infirmer les informations contenues dans les bilans comptables d’une société et leur interprétation, il faudra impérativement prendre en considération les éléments suivants :

  • la croissance de son chiffre d’affaires et celle de ses bénéfices,
  • sa rentabilité : le rapport entre son chiffre d’affaires et son résultat,
  • sa capacité à rembourser ses dettes,
  • le rapport entre son chiffre d’affaires et ses frais financiers,
  • sa solvabilité.
Enfin, il ne faut pas perdre de vue que la valeur d’une entreprise ne se limite pas à sa situation financière à l’instant T, comme définie dans un bilan comptable, mais plutôt sur l’investissement sur le long terme qu’elle représente et sa future rentabilité. C’est pourquoi, il vous faudra porter un diagnostic fiable à partir des ratios que vous pourrez extraire des différents documents qui vous seront remis.

Pourquoi et comment, obtenir le bilan d’une entreprise ?

En général, on s’intéresse au bilan comptable d’une entreprise pour sonder la concurrence, être certain de bien choisir ses partenaires en affaires ou plus couramment lorsqu’on souhaite réaliser une opération financière avec elle, comme une fusion ou un rachat d’entreprise. Dans les deux derniers cas, pour être certain de faire le bon choix, les investisseurs doivent pouvoir disposer d’informations financières fiables. Ils sauront ainsi exactement à quoi s’attendre quant au patrimoine actuel de la société convoitée et l’évolution probable de sa rentabilité.

Bien qu’il revienne au dirigeant de fournir les pièces comptables adéquates, force est de constater qu’en la matière, les tentatives de dissimulation d’informations ou de falsification sont courantes. C’est pourquoi il s’avère judicieux et plus sûr de faire appel à un professionnel compétent et expérimenté pour obtenir une analyse fiable.

En la matière, faire votre demande sur internet en vous adressant à un site spécialisé vous permettra d’obtenir facilement et rapidement toutes les informations essentielles à vos échanges commerciaux telles que les bilans synthétisés, le chiffre d’affaires, les charges d’exploitation, le résultat, les bénéfices, le taux de rentabilité, la trésorerie, les soldes intermédiaires de gestion, etc. de l’entreprise concernée. Vous pourrez également voir comment l’ensemble de ces éléments a évolué par rapport aux exercices précédents et vous faire une première opinion par vous-mêmes. Enfin, pour vous aider à y voir plus clair, des experts financiers pourront également vous assister et vous aider à interpréter correctement toutes les données obtenues.

Publication des bilans : ce qu’a prévu la loi

En matière juridique, les SARL, SNC, sociétés par actions et certaines SCS sont tenues de déposer chaque année au greffe du tribunal de commerce tous les documents relatifs aux comptes de l’exercice écoulé à savoir :

  • leur bilan, compte de résultat et annexe
  • le projet et la résolution votée pour l’affectation du résultat
  • le rapport émanant du conseil de surveillance
  • le rapport émanant des commissaires aux comptes (s’il y en a un)
  • les comptes consolidés (si besoin est)

Ce dépôt des comptes doit impérativement être effectué :

  • pour les dépôts au greffe : dans le mois suivant l’assemblée qui a statué sur l’approbation des comptes
  • pour les dépôts électroniques : dans les deux mois suivants
Seules les micro-entreprises définies par le décret du 17 février 2014, d’un nombre moyen de 10 salariés, dégageant un CA Hors Taxes de 700 000 € et disposant d’un bilan de 350 000 € ont la possibilité de demander la non-publication de leurs comptes annuels.
Par ailleurs, l’article 213 de la loi Macron prévoit que pour les exercices clos à partir de 2016, certaines petites et moyennes entreprises n’ont plus l’obligation de rendre public leur compte de résultat. Cette disposition concerne les entreprises répondant à au moins deux des critères suivants : effectif inférieur à 50 salariés, CA inférieur à 8 millions d’euros ou bilan inférieur à 4 millions d’euros.