La rubrique « Rencontres » du site Vivastreet a été suspendue, apprend-on dans Le Monde ce mardi. Le site a annoncé la fermeture momentanée de cette section le 18 juin, alors qu’une information judiciaire a été ouverte en mai après deux plaintes concernant certaines annonces jugées illégales.
Le deuxième site français de petites annonces gratuites est dans le viseur de la justice. Vivastreet a suspendu lundi sa rubrique rencontres, qui hébergeait les sous-catégories « Erotica » et « Erotica Gay », moins d’un mois après l’ouverture d’une information judiciaire pour « proxénétisme aggravé » contre X après la découverte d’annonces suspectes. L’association Le mouvement du Nid et les parents d’une jeune fille mineure ont porté plainte à la fin de l’année 2016, rappelle Le Monde.
« On s’en félicite et on interprète cette victoire comme le début d’un changement d’ère », se réjouit Lorraine Questiaux, déléguée du Mouvement du Nid pour l’Ile-de-France, auprès de 20 Minutes. « C’est la fin l’impunité sur internet pour les hébergeurs-proxénètes. L’ouverture de l’information judiciaire (…) a envoyé ce message en direction des proxénètes 2.0 qui, semble-t-il, a été compris. Nous resterons vigilantes et nous n’hésiterons pas à porter plainte contre d’autres hébergeurs qui souhaiteraient prendre la place », prévient-elle.
« Un usage inapproprié du site »
Le site aux 30 millions de visiteurs assure pourtant interdire les annonces de services sexuels contre rémunération. Malgré ce règlement, la rubrique « rencontres » est suspectée d’abriter des services de prostitution, comme le révélait une enquête de 20 Minutes publiée en 2017.
Depuis la suspension de la rubrique, le site affiche un message automatique aux usagers souhaitant s’y rendre. « En dépit de nos efforts, il a été suggéré que certains utilisateurs font un usage inapproprié de notre site, en agissant d’une manière qui serait contraire à nos conditions générales. En conséquence, nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre notre section Rencontres, afin de prévenir tout abus. »