• 5 mars 2019
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La journée de l’enfant africain est organisée chaque année depuis le  par l’Organisation de l’unité africaine, en souvenir du massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du Sud) par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976.Chaque année, la journée est organisée autour d’un thème :

  • 2005 : les orphelins, une responsabilité collective1.
  • 2006 : Protéger les enfants contre la violence2
  • 2007 : Lutte contre la traite des enfants3
  • 2008 : La participation de l’enfant 4
  • 2009 : Une Afrique digne des Enfants : appel pour une action accélérée en vue de leur survie5
  • 2014 : Une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique
Le 16 juin, les coalitions africaines de l’action mondiale contre la pauvreté organisent des actions simultanées pour la Journée de l’Enfant Africain.Cette Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid. Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion pour en faire la Journée Africaine du Bandeau Blanc et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants des pays concernés afin qu’ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort d’un enfant toutes les 3 secondes en moyenne.

De l’afrique du Sud au continent africain…

En Afrique du Sud, des enfants et des adultes viendront à Soweto pour exiger des dirigeants africains qu’ils aident les orphelins et les enfants vulnérables. Loise Bwambale, membre du parlement pan-africain, dirigera les opérations. Au Kenya, une mobilisation immense, avec près de 5000 enfants, se rassemblera à Thika. L’événement aura lieu au Kiandutu Slum, dont le pourcentage d’enfants orphelins est le plus élevé. Le vice président sera présent, mais l’invité d’honneur sera un enfant.

Au Sénégal, une manifestation énorme impliquant 500 enfants est prévue. Une réunion géante de lobbying avec le président du Sénégal et des enfants est prévue pendant l’événement. Des célébrités telles que Youssou NDour, Baaba Maal, Coumba Gawlo, Viviane Ndour, Mada Ba, Oumar Pene, Coumba Gawlo, Abdou Djite ont aussi été invitées. En Tanzanie, des mobilisations et une conférence de presse marqueront la Journée de l’Enfant Africain.

La Journée de l’enfant africain est organisée chaque année depuis le 16 juin 1991 par l’Organisation de l’unité africaine, devenue Union africaine, en souvenir du massacre, le 16 juin 1976 et les jours qui suivirent, à Soweto en Afrique du Sud, de centaines d’enfants suite à une marche pour leurs droits. En réponse à une décision du gouvernement de l’époque d’imposer l’afrikaans (la langue des Boers qui ont instauré l’apartheid) pour l’enseignement de certaines matières, des milliers d’élèves noirs ont manifesté ce jour-là pour protester contre la qualité inférieure de leur éducation et exiger un enseignement dispensé dans leur langue. Les estimations du nombre de personnes ayant perdu la vie dans la répression des «émeutes de Soweto» qui s’ensuivirent s’étalent entre 180 et 700 personnes environ*.

En 2018, le thème choisi par l’Union africaine pour la célébration de la Journée de l’enfant africain, est «Leave no child behind for Africa’s development», en référence aux Objectifs de développement durable (ODD) posés par l’ONU pour l’horizon 2030. Or, une petite partie des jeunes laissés pour compte du développement continental a franchi vents et marées et bien plus encore pour trouver refuge dans nos démocraties occidentales. Dès lors, le défi premier pour nos sociétés consiste à «intégrer» ces enfants fort volontaires, de sorte à mettre en œuvre de façon non-discriminatoire sur nos territoires les principes énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations-Unies (CDE) – c’est d’ailleurs sur ce thème que se pencheront les professionnels qui se réunissent en novembre pour le colloque annuel de l’ADEM. Une intégration qui se déploie de concert avec la participation de l’enfant, principe fondamental tant de la CDE que de son pendant africain, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.

Mais qu’en est-il des enfants ayant migré en tant qu’acteurs du développement de leur pays d’origine? Ceux-ci bénéficient d’un droit inaliénable à conserver des liens avec leurs origines, notamment en ce qui concerne leur langue, leur religion, leur culture et les relations avec leurs proches, qui sont constitutifs de leur identité (art.8 et 30 CDE). Qu’en est-il, dès lors, de (la poursuite de) leur intégration à leurs sociétés d’origine? Cette participation-là au développement des droits de l’enfant africain est-elle favorisée en Suisse? Ou se trouve-t-on dans un modèle d’intégration/participation, s’il en est, qui profite uniquement à la société d’accueil et aux enfants d’origine africaine qui s’y trouvent?

Une étude menée en juillet 2015 par le Conseil suisse des activités de jeunesse s’est penchée sur la participation des «enfants en déplacement» en Suisse. Elle relève que cette dernière fait l’objet de quelques initiatives mais qu’elle reste marginale et surtout non coordonnée au niveau national (p.18). En raison probablement de la prégnance pour les jeunes des difficultés quotidiennes liées à l’intégration mais également et surtout de l’orientation prise pour la recherche, les questions abordées concernent exclusivement la participation de ces jeunes en Suisse.

C’est alors peut-être en revenant à un niveau plus global que la question de l’implication des enfants africains de Suisse dans cette réalisation des ODD dans leurs pays d’origine pourra être soulevée. En effet, la Journée de débat général 2018 du CDE, qui aura lieu durant sa 79e session le 28 septembre au Palais des Nations à Genève portera sur le thème: «Protéger et soutenir les enfants en tant que défenseurs des droits humains».

Espérons que les enfants d’origine africaine ayant migré en Suisse seront nombreux à y prendre part, afin de faire converger leurs participations en tant que membre d’un pays d’accueil, tout comme en tant que diaspora d’un pays d’origine, vers peut-être un nouveau modèle de développement allant au-delà des frontières et porté par une jeunesse concernée.

*Jeune Afrique, Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, Wikipédia